Visite guidée du Sentier
Il existe un Paris méconnu, celui des rues étroites et animées où résonne encore l’écho des “petites mains”. Un Paris de labeur et de commerce, où les étoffes remplaçaient les pavés et où la mode se fabriquait loin des projecteurs. Ce Paris, c’est celui du Sentier, dernier bastion de la tradition marchande parisienne.
Depuis ses origines, la rive droite de la Seine est vouée au négoce. Mais alors que les Halles de Baltard ont disparu dans les années 1970 et que le marché du Temple a tiré sa révérence, le quartier du Sentier continue de résister à cette inexorable mutation.
À l’époque médiévale déjà, cette zone se situait en marge de la ville. La porte Saint-Denis et l’enceinte de Charles V en dessinaient la frontière. Entre la cour des miracles de Saint-Sauveur et le couvent des Filles-Dieu, destiné à réhabiliter les prostituées repenties, le quartier affichait son contraste saisissant.
Au XVIIe siècle, l’ancienne “Butte-aux-Gravoix” se pare de nouvelles lettres de noblesse autour de l’église de Bonne-Nouvelle. Pourtant, derrière cette respectabilité en apparence retrouvée, éclate l’une des affaires les plus sulfureuses de l’époque : l’affaire des Poisons, qui entacha le règne de Louis XIV.
Avec le XIXe siècle, l’égyptomania s’invite dans l’architecture et le toponyme des rues, apportant une touche d’exotisme inattendue au quartier. Mais c’est surtout la mode qui impose sa loi. Le Sentier devient alors une fourmilière dédiée à la confection. Boutiques, ateliers et manufactures se multiplient. C’est l’âge d’or des cousettes, ces ouvrières discrètes dont l’adresse des mains habille Paris.
Peu à peu, les machines à coudre remplacent les aiguilles, annonçant l’avènement du prêt-à-porter. Pourtant, malgré l’automatisation, le quartier conserve son âme : terre d’immigration, carrefour des travailleurs du textile, il accueille aussi ses zones d’ombre, entre travail acharné et prostitution.
Aujourd’hui encore, le Sentier demeure un monde à part. Si le quartier a changé, son identité commerçante perdure, témoignage vivant d’un Paris industrieux et bigarré.
Suivez-nous dans ce voyage au cœur du Sentier, entre mémoire des “petites mains”, savoir-faire textile et transformations urbaines, pour découvrir l’histoire fascinante d’un quartier qui continue de faire battre le cœur du Paris populaire et marchand.
Itinéraire conseillé
Fin: M°Bonne-Nouvelle
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